Depuis la fin des missions Apollo, le retour sur la Lune est une priorité pour les agences spatiales du monde entier. Avec Artemis, la NASA ambitionne non seulement d’y envoyer de nouveaux équipages, mais aussi d’y implanter une base. Pour cela, la gestion des ressources sur place est cruciale, notamment la production d’oxygène, indispensable à la fois pour la respiration des astronautes et pour la fabrication de carburant destiné aux futures missions vers Mars.
Une technologie prometteuse testée sur Terre
En septembre 2024, Sierra Space, société présente dans le Millésime Altaroc Odyssey 2021, a réussi une démonstration clé en utilisant son réacteur Carbothermal Oxygen Production Reactor. Cet équipement a permis d’extraire de l’oxygène à partir de régolithes simulant le sol lunaire, dans des conditions de laboratoire reproduisant celles de la Lune. Chauffés à 1650 °C, ces matériaux ont libéré des bulles d’oxygène, validant ainsi le principe du procédé.
Tom Vice, PDG de Sierra Space, a souligné l’importance de cette avancée : « Le programme Apollo nous a permis d’explorer la Lune, Artemis nous y ramène pour y rester. Notre objectif est de développer les infrastructures nécessaires à une présence humaine permanente, et cela passe par la capacité à produire de l’oxygène directement sur place. »
Prochaine étape : des tests en conditions réelles
Si les premiers résultats sont encourageants, un défi majeur demeure : l’impact de la faible gravité lunaire sur le processus d’extraction. La Lune ne possédant qu’un sixième de la gravité terrestre, il est difficile de prévoir si les bulles d’oxygène se détacheront correctement du réacteur. Des chercheurs de la Johns Hopkins University et du MIT étudient actuellement des solutions pour garantir l’efficacité du procédé dans ces conditions.
L’envoi d’un réacteur sur la Lune est désormais une priorité pour Sierra Space. Toutefois, en raison du calendrier des missions lunaires, l’entreprise ne devrait pas être en mesure de tester sa technologie sur place avant 2028. D’ici là, ses équipes poursuivront les recherches, notamment sur l’extraction d’autres ressources précieuses contenues dans les régolithes, comme le fer, le titane ou le lithium, qui pourraient être utilisés pour construire des infrastructures sur place.
Avec ces avancées, Sierra Space contribue activement à la transformation de l’exploration lunaire en un projet durable. L’exploitation des ressources locales apparaît comme un élément clé pour assurer le succès des futures missions spatiales et préparer l’exploration de Mars.