Investir en 2025 : faut-il se soucier du contexte de marché ?
Pour Orlando Bravo, « personne ne sait jamais vraiment s’il s’agit d’un bon moment pour investir. Je ne peux pas prédire l’économie ni les valorisations. Heureusement, je n’en ai pas besoin. »
Plutôt que de tenter de chronométrer le marché, Thoma Bravo adopte une approche agnostique : le bon moment pour investir est celui où une opportunité d’acquérir une entreprise de qualité se présente. Pour Bravo, les cycles de marché sont secondaires face à la recherche de sociétés ayant un fort potentiel de transformation.
« Nous n’achetons pas l’indice. Nous achetons des entreprises spécifiques, avec des équipes de direction solides, des éléments à améliorer et des opportunités de croissance », explique-t-il.
Dans un secteur en constante évolution comme les logiciels, l’univers des entreprises cotées représente un réservoir immense d’opportunités. Le marché des logiciels cotés en bourse pèse 10 000 milliards de dollars, rappelle Bravo. Dans ce contexte, il suffit à Thoma Bravo de trouver trois entreprises par an capables de s’inscrire dans leur stratégie de création de valeur pour assurer le succès de leurs fonds.
L’environnement de marché importe peu tant que la firme peut identifier et transformer des actifs stratégiques.
L'avenir du Private Equity se jouera avec une transition vers le software
Pour Orlando Bravo, le futur du Private Equity est intrinsèquement lié au logiciel. Cette tendance s’inscrit dans un phénomène plus large : les entreprises de tous les secteurs adoptent des technologies logicielles pour se transformer en « software companies ».
« Les managers de Private Equity, dans tous les domaines, vont devoir se concentrer davantage sur les aspects digitaux de leurs entreprises », anticipe Bravo.
Actuellement, les transactions dans le secteur des logiciels représentent 30 % des deals de Private Equity. Selon lui, ce chiffre pourrait grimper à 50 % ou même 60 % à moyen terme, à mesure que la frontière entre les entreprises technologiques et les autres industries devient floue.
« Il deviendra difficile de distinguer un deal purement logiciel d’un deal traditionnel », estime Bravo.
Le Private Equity est particulièrement adapté aux entreprises confrontées à des transformations majeures, qu’il s’agisse de leur modèle économique ou de leur organisation interne. Pour ces sociétés, passer sous la gouvernance d’un fonds permet de mener ces changements de manière plus rapide et efficace qu’en restant coté en bourse.
Pourquoi le Private Equity continuera de croître
Bravo est convaincu que le Private Equity continuera à gagner en popularité pour deux raisons principales :
1. Une meilleure gouvernance : le modèle du Private Equity permet aux gérants de travailler en étroite collaboration avec les dirigeants, en prenant des décisions stratégiques rapides et en transformant les entreprises de manière significative.
2. Une adaptation aux transformations digitales : à mesure que les entreprises deviennent des « software companies », le besoin d'accompagnement par des fonds spécialisés va croître.
Le secteur du logiciel a un impact sur tous les segments de l’économie, des services financiers à l’industrie. Cette transversalité garantit que le Private Equity continuera à jouer un rôle clé dans la transformation des entreprises.
Une vision pragmatique et axée sur le long terme
Orlando Bravo résume sa stratégie d’investissement avec une simplicité désarmante : acheter, améliorer, transformer, vendre. Pour lui, le moment du marché est moins important que la qualité des entreprises ciblées.
L’avenir du Private Equity repose sur la capacité des fonds à saisir les opportunités dans le secteur des logiciels et à accompagner les entreprises dans leur transformation digitale.
Dans un environnement où les incertitudes macroéconomiques sont omniprésentes, Thoma Bravo reste confiant dans sa capacité à dénicher des pépites, à travailler avec des dirigeants visionnaires et à maximiser la création de valeur pour ses investisseurs.
« Le Private Equity va devenir synonyme de software, tout simplement. »