Les co-investissements, levier de performance essentiel dans la stratégie Altaroc
Résumé
Transcription écrite
Damien Hélène : Louis, pourrais-tu déjà expliquer ce qu'est un co-investissement?
Louis Flamand: Oui,bien sûr. Co-investir consiste à investir dans une société aux côtés d'un fondsde Private Equity. Prenons l'exemple d'un gérant qui a levé un fonds de 100 millions et ne souhaite pas investir plus de 10 %, soit pas plus de 10 millions dans une seule société. Faisons l'hypothèse que pour prendre le contrôle d'une société, il doive investir 12 millions, soit 2 millions de plus que le montant maximum qu'il s'autorise à investir avec son fonds. Dans ce cas-là, l'une de ses options est d'offrir à certains investisseurs de son fonds l'opportunité de co-investir 2 millions à ses côtés dans cette société. L'avantage pour les co-investisseurs est qu'ils ne paient ni frais de gestion, ni commissions de performance. Le potentiel de performance d'un co-investissement est donc supérieur au potentiel de retour d'un investissement dans un fonds.
Damien Hélène: Alors quel est l'intérêt pour Altaroc de co-investir dans des sociétés?
Louis Flamand: Il y a trois avantages majeurs. Il permet (1) de nous surexposer aux deals quinous paraissent être les meilleures opportunités d'investissement aux côtés de nos gérants. On cherche vraiment toujours à co-investir aux côtés des partenaires qui ont les meilleurs track record individuels au sein de leurs firmes dans les secteurs de meilleures expertises de nos gérants. Deuxièmement, il nous permet d'éliminer une couche de frais et donc de faire baisser les frais de gestion du portefeuille. Et troisièmement, il nous permet d'accélérer le déploiement de nos Millésimes. Les fonds dans lesquels on investit sont investis en quatre ou cinq ans alors que notre poche de co-investissements est remplie en deux ans environ.
Damien Hélène: Est-ce qu'on ne co-investit qu'aux côtés de nos gérants en portefeuille ?
Louis Flamand: Oui, car quand investir aux côtés d'un gérant qu'on ne connait pas est très risqué. Car (1) on a peu de temps pour analyser un co-investissement. Le gérant demande souvent une réponse sous 2 à 3 semaines. Deuxièmement, c'est le gérant qui contrôle l'investissement. Un co-investisseur ne siège quasiment jamais au conseil d'administration. Son capital est représenté au conseil d'administration par le gérant aux côtés duquel il co-investit. Il est donc essentiel pour un co-investisseur d'être confiant de la qualité du gérant aux côtés duquel il investit.
Damien Hélène: Et pourquoi n'allouer que 20 % d'Odyssey à des co-investissements ?
Louis Flamand: Il y a deux raisons majeures. Premièrement, une limite de dealflow. Avoir accès à du co-investissement est difficile. Il faut se bâtir des relations fortes avec des gérants qui en offrent. Deuxièmement, un sujet de gestion de risques. Les 5 à 7 fonds dans lesquels on s'engage avec chacun de nos Millésimes offrent une forte diversification d'environ 150 sociétés. Notre poche de co-investissements, elle, comprend 6 à 8 sociétés, soit une diversification 20 fois plus faible. Il serait donc risqué d'allouer plus de 20 % de nos Millésimes à du co-investissement. On garde toujours à l'esprit qu'on investit le capital de clients privés, donc la gestion de risques est très importante pour nous. Nos co-investissements ciblent des sociétés solides et donc de tailles significatives, des sociétés défensives, le plus souvent en forte croissance. Par ailleurs, on se sent à l'aise d'allouer 20 % de nos fonds à du co-investissement car (1) on a un bon dealflow car notre équipe d'investissement est très expérimentée et a donc développé de fortes relations avec de nombreux gérants sur plusieurs décennies. Et deuxièmement, nos deux co-fondateurs cumulent 80 années d'expérience d'investissement en direct, en tant que patrons de fonds. Et c'est un vrai avantage compétitif pour Altaroc dans l'analyse de co-investissements. Car même chez les plus grands fonds de fonds institutionnels nord-américains, vous avez peu de chances de trouver des Partners qui ont fait une telle carrière dans le Private Equity, dans du direct.
Damien Hélène: Merci beaucoup Louis. C'était très clair. J'accueille désormais Claire Peyssard.