L'impact du résultat de l'élection Américaine sur le Private Equity
Résumé
Transcription écrite
Damien Hélène : Louis, as-tu un dernier commentaire à faire surl'environnement actuel ?
Louis Flamand: Oui. J'aimerais tout d'abord rebondir sur ce que vient de dire Xavier Robert. L'impact de l'élection de Donald Trump devrait être positif pour l'activité M&A et donc le Private Equity aux Etats-Unis, ce dont bénéficieraient nos fonds américains, mais aussi nos fonds européens, dont les portefeuilles sont exposés aussi à l'économie américaine. L'incertitude principale concerne les tarifs douaniers que va imposer Donald Trump, mais leur impact sur la performance de nos Millésimes devrait être limité car Altaroc n'investit pas dans le secteur de l'industrie. J'aimerais aussi donner une perspective différente à l'environnement actuel, une perspective 100 % Private Equity. Compte tenu de sa durée de vie de dix ans, un fonds de Private Equity navigue plusieurs environnements macro-économiques différents, si bien qu'il est évidemment difficile de savoir à l'avance si un millésime va être bon, très bon ou excellent. Pourtant, au regard de l'histoire, les millésimes de crise et ceux qui suivent sont bons, et les meilleurs millésimes correspondent le plus souvent à l'année N+2 ou N+3 si N est une année de crise. Prenons l'exemple de la crise des subprimes N = 2009. En 2009, les valorisations se sont écroulées, l'activité a fortement ralenti. Il y a une timide reprise en 2010, puis une véritable reprise des transactions en 2011. Le millésime 2011, le N+2 a donc été très bon car 1) les valorisations avaient baissé, 2) les fonds ont pu investir de manière sélective car ils ont profité d'un nombre croissant d'opportunités d'investissement.
Damien Hélène: Et Louis, si on se place dans l'environnement actuel, quelle est l'année N de crise alors?
Louis Flamand: Sans parler d'une crise de l'ampleur de celle de 2009, on peut dire que 2022 a été la dernière année où l'environnement macro a été difficile. Une année de forte augmentation de l'inflation et par conséquent de forte hausse des taux, qui a eu pour effet d'augmenter significativement le coût de financement des opérations de LBO. Cela a tout d'abord complètement gelé le marché parce que les vendeurs avaient toujours en tête les prix de 2021, alors que les acheteurs, eux, attendaient qu'une baisse de valorisation vienne compenser cette augmentation du coût de financement de leur opération de LBO. L'activité a donc beaucoup ralenti en deuxième partie de 2022 et en 2023, et, durant cette période, les valorisations ont baissé d'environ 20 % par rapport à leur niveau de 2021, si bien que l'activité a pu reprendre progressivement en 2024.
Damien Hélène: On a d'ailleurs bien vu cette reprise chez Altaroc.
Louis Flamand: Oui, on en reparlera tout à l'heure, mais on a fait dix co-investissements en 2024 alors qu'on en avait fait qu'un seul en 2023. Les gérants de Private Equity ont trop de sociétés en portefeuille. Ils se doivent de vendre. Si bien que le marché s'attend à une accélération de l'activité en 2025 sur la base de valorisations qui ont baissé. Si bien que, de manière empirique, on peut s'attendre à ce que les Millésimes 2022 et 2023 devraient être bons, alors que le Millésime 2024, celui qu'on lève actuellement, le N+2, et le Millésime 2025,le N+3, devraient être encore meilleurs. C'est d'ailleurs aussi ce qu'a dit Xavier Robert tout à l'heure. Mais je rappelle évidemment que les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Damien Hélène: Tua s parlé de l'accélération de l'activité. Est-ce que cela se traduit par un bon départ de notre Millésime 2024 en termes de déploiement ?
Louis Flamand: Oui, notre Millésime 2024 est un départ idéal en termes de déploiement. Tout le capital qu'on a appelé auprès de nos investisseurs, après les premier et deuxième closings d'Odyssey 2024, a été investi dans les premières sociétés du fonds Vitruvian V. Et on en reparlera encore tout à l'heure, mais on a déjà signé un premier co-investissement avec ce Millésime 2024.
Damien Hélène: Merci beaucoup Louis. D'ailleurs, en parlant deco-investissement, je te propose de rester avec nous. Pour cette seconde partie, nous allons réaliser un focus sur les co-investissements car il s'agit d'un point essentiel de notre stratégie.