Zoom sur les nouveaux co-investissements des Millésimes Altaroc Odyssey
Résumé
Transcription écrite
Damien Hélène: Bonjour Claire, tu es responsable des reporting et de l'ESG chez Altaroc.
Claire Peyssard: Bonjour Damien.
Damien Hélène: Alors Louis l'a évoqué tout à l'heure, on a donc été très actifs, en termes de co-investissements en 2024 avec dix co-investissements réalisés. Peux-tu nous présenter ces dix entreprises?
Claire Peyssard: Oui, Alors effectivement, on a réalisé dix co-investissements en un an. On a été très actifs, comme tu l'as dit, et c'est une très bonne nouvelle puisqu'effectivement cela veut dire que le capital de nos investisseurs est mis au travail de façon efficace. Alors on a maintenant réalisé 100 % des co-investissements pour les Millésimes 2021 et 2022. On a réalisé cinq des six co-investissements cibles pour le Millésime 2023 et on a déjà signé un co-investissement pour le Millésime 2024. Je crois qu'on y reviendra et c'est une très bonne nouvelle. On va voir, ce sont des sociétés de très grande qualité.
Damien Hélène: Alors parmi ces sociétés, beaucoup évoluent dans le secteur des logiciels d'entreprise, qui nous intéresse particulièrement. Pourquoi ce choix de secteur?
Claire Peyssard: Alors effectivement, sur ces dix nouveaux co-investissements, cinq opèrent dans le secteur des logiciels d'entreprise. Alors ces cinq co-investissements, on les réalise aux côtés de cinq gérants différents mais qui ont tous construit des expertises très différenciantes dans l'accompagnement de ces sociétés de logiciels. Alors pourquoi est-ce qu'on a, je dirais, retenu ce segment comme l'un de nos segments favoris ? Parce qu'il présente en fait des caractéristiques très intéressantes pour les investisseurs. Alors la première caractéristique, c'est que c'est un segment qui est structurellement en forte croissance. On est sur des croissances à deux chiffres, parfois plutôt autour de 20 %, et que ce soit de la croissance organique, mais aussi de la croissance par acquisition. Ça, c'est la première caractéristique. Et ce qu'il faut voir, c'est qu'avec le développement de l'Intelligence Artificielle, ce potentiel de croissance, il est considérable à moyen terme. L'autre point qui est très intéressant, c'est que sur ces logiciels, une fois qu'on a développé le logiciel, on va pouvoir ajouter des fonctionnalités supplémentaires finalement à un coût qui sera bien moindre que le coût de développement initial de la brique logicielle. Donc en fait, ces fonctionnalités, on peut les facturer aux clients. Donc comme le coût est moins élevé que le coût initial, le potentiel d'accroissement des marges est significatif. On est sur un segment qui présente une forte résilience. Pourquoi ? Parce qu'en fait, ces solutions logicielles d'entreprise, elles sont vraiment critiques pour les utilisateurs, même dans des contextes économiques peu porteurs. Par exemple, si on prend un ERP dans une période de ralentissement économique, l'ERP comptable par exemple, il va devenir d'autant plus nécessaire et important que les actionnaires de la société vont demander des chiffres et des données pour comprendre ce qu'il se passe à l'intérieur de l'entreprise. Donc on est sur des solutions indispensables, qui présentent aussi une très grande résilience, même en période de ralentissement économique, on va dire de contexte macro-économique plus compliqué. On est aussi sur des solutions qui sont parfois même incontournables pour tout ce qui est logiciel de conformité, puisque tu sais que le poids des réglementations est croissant et que certaines de ces solutions répondent à ces enjeux de réglementation. On a une autre caractéristique, c'est que la plupart de ces solutions, elles sont facturées sous forme d'abonnement. Donc ça veut dire qu'on a beaucoup de visibilité puisque les clients payent tous les mois. Donc en fait, on a beaucoup de visibilité sur les revenus générés par les entreprises de ce segment. Et enfin, comme je l'ai dit un peu plus tôt, on est vraiment avec là des gérants qui ont bâti une très forte expertise dans l'accompagnement de ces sociétés, donc qui savent comment faire de la croissance externe, comment améliorer les marges. Et donc c'est un vrai atout pour la création de valeur qui va être générée par ces sociétés.
Damien Hélène: Alors tu voulais déjà nous présenter cinq co-investissements.
Claire Peyssard: On a effectivement cinq sociétés dans ce segment. Alors la première c'est Zellis. C'est une société qui est un des leaders dans la gestion de la paie et des RH au Royaume-Uni. C'est une société anglaise. Il faut savoir que Zellis, tous les mois, sur ses logiciels, il y a 5 millions de salariés britanniques qui ont leur leur paie, leur bulletin de salaire. C'est impressionnant. On a une autre société qui est aussi basée au Royaume-Uni, mais là, qui, elle, fait à la fois des logiciels de paie et de RH, mais aussi des ERP comptables. C'est Iris. Elle est présente au Royaume-Uni, mais aussi beaucoup aux États-Unis. Iris, elle, a déjà plus de 120 000 clients et elle connaît une croissance d'environ 20 % par an. C'est impressionnant. Elle a aussi une forte capacité à intégrer avec succès des sociétés puisqu'elle a réalisé plus de huit acquisitions sur les derniers mois.
Damien Hélène: Donc c'est impressionnant.
Claire Peyssard: Alors, dans le Millésime 2023, on a une société qui s'appelle Kyriba, alors elle qui est un petit peu, je dirais, le bureau du directeur financier. Donc, en fait, ses solutions permettent de gérer à la fois tout ce qui est les paiements, les placements de trésorerie, le besoin en fonds de roulement et puis aussi tout ce qui est risques financiers. Donc ce sont des solutions vraiment incontournables pour le directeur financier. C'est une société qui est basée en France mais qui est vraiment complètement internationale. Elle gère quand même plus de 3,5 milliards de transactions bancaires et plus de 15 000 milliards de dollars de paiements tous les ans.
Donc les deux derniers co-investissements qui sont dans le secteur des logiciels B2B, c'est Qlik et AMCS. Qlik, on a la chance d'avoir une vidéo de son CEO tout à l'heure. AMCS, on est sur un secteur en pleine croissance, qui est le secteur de l'économie circulaire. On est sur un marché qui croît à peu près de 12 % par an. Donc qu'est-ce qu'elle fait AMCS ? Son ERP permet de gérer l'ensemble des processus liés au recyclage, depuis la collecte et le tri des matériaux, jusqu'à leur valorisation, tout ça en optimisant l'efficacité énergétique et en réduisant les coûts. Donc on est vraiment sur un marché en plein boom. AMCS est devenu un leader sur ce marché. Elle est présente sur les trois continents, plus de 5 000 clients et des clients prestigieux. Par exemple, Volkswagen, Bosch, Arcelor font confiance à AMCS.
Damien Hélène: Alors Claire, finalement, 50 % d'exposition au logiciel pour nos dix derniers co-investissements, c'est totalement en ligne avec notre exposition cible à ces secteurs. Parmi les cinq entreprises restantes, y a-t-il encore un secteur qui se démarque particulièrement ?
Claire Peyssard: Oui, Damien. On a trois sociétés qui ciblent le secteur des services aux entreprises, qui fait aussi partie de nos secteurs cibles stratégiques. Alors je vais présenter ces trois sociétés brièvement. Donc la première, c'est Evoriel. Alors Evoriel, c'est une opportunité de co-investissement qu'on a eu aux côtés de Bridgepoint. Evoriel autrefois s'appelait Nexity-ADB et c'était la division de Nexity, qui gère les copropriétés et les biens mis en location. Et, ce qui est intéressant, c'est qu'on n'est pas sur une activité cyclique comme la promotion immobilière. On est sur une activité, je vais dire, qui est à peu près à 75 % de revenus récurrents. Donc rien à voir avec la caractéristique de la promotion immobilière. Ce qui est très intéressant aussi avec Evoriel, c'est que Bridgepoint a accompagné avec beaucoup de succès Foncia qui est un concurrent d'Evoriel sur le marché français, également un des leaders. Et donc, Bridgepoint va pouvoir appliquer chez Evoriel les recettes qu'il avait mises en œuvre avec succès chez Foncia, notamment en termes de croissance externe et d'amélioration des marges. La deuxième société, c'est Howden. Alors Howden, c'est une opportunité qu'on a eue avec HG Capital. C'est une société qui est spécialisée dans le courtage en assurance. C'est une société qui a été fondée en 1994 à Londres, mais en fait qui a grandi très très vite puisque aujourd'hui, elle est l'un des principaux acteurs du courtage en assurance au plan mondial. Elle a connu en fait une croissance organique supérieure à celle du marché et elle a également réussi à intégrer avec succès beaucoup de sociétés, donc une très grande capacité à faire de la croissance externe. Donc aujourd'hui, Howden est présent dans plus de 50 pays, et elle a encore un potentiel de développement très significatif. La troisième société, c'est Veriforce. Veriforce, c'est un co-investissement qu'on a eu par Apax. Veriforce, c'est une référence mondiale dans tout ce qui est certification, conformité et évaluation des risques. Alors en fait, Veriforce, elle a conçu une plateforme, donc les entreprises s'abonnent à cette plateforme, et ils accèdent aux audits de conformité de leurs fournisseurs et de leurs prestataires dans 140 pays. C'est une plateforme très importante en termes de données. Et on est bien entendu sur un marché en plein essor du fait du poids croissant des réglementations. Mais ce qui fait l'intérêt de cette opération, c'est qu'Apax a dans son portefeuille une autre société qui opère sur ce même segment de l'évaluation des risques, mais là, qui est plus sur tout ce qui est prévention et anticipation. Cette société s'appelle Alcumus et dans la thèse de création de valeur d'Apax, il va fusionner Alcumus et Veriforce pour vraiment donner naissance à un leader sur toute la chaîne de valeur, de l'anticipation des risques jusqu'à l'audit des risques. On va donc avoir un acteur vraiment incontournable sur ce marché et on est bien entendu sur une croissance d'à peu près 20 % par an.
Damien Hélène: Alors, Claire, si je compte bien, il reste encore deux entreprises. Ces dernières évoluent-elles aussi dans un secteur similaire ?
Claire Peyssard: Les deux sociétés dont je vais parler maintenant sont Thoughtworks et Adevinta. Elles sont toutes les deux issues de ce qu'on appelle des opérations de P2P, Public to Private, qui en fait consistent pour des acteurs du Private Equity à racheter en Bourse des sociétés qui étaient mal valorisées par les marchés financiers parce que mal comprises. On est entré dans ces deux sociétés à une décote significative puisqu'on est sur à peu près moins 50 % par rapport au cours historique maximum. Donc c'est quand même significatif. Alors, pour Thoughtworks, qui est un des acteurs leader dans tout ce qui est conseil en transformation digitale, donc l'opération de retrait de Bourse s'est faite sur une valorisation très attractive et le gérant, donc Apax, en fait va pouvoir appliquer un plan de création de valeur ambitieux tout en n'ayant plus la pression des marchés financiers. Donc ça va se traduire par quoi ? Cela se traduira par : redéfinition des priorités stratégiques de l'entreprise, mise en place d'un nouveau management et également optimisation des coûts. Et tout cela va se faire beaucoup mieux en dehors de la Bourse. Adevinta. C'est un acteur qui opère plus de 25 places de marché digitales en Europe. Alors des places de marché leader, par exemple Leboncoin ou bien l'Argus en France, qui sont vraiment des acteurs de référence. Chaque mois, ces places de marché attirent plus de 2,5 milliards de visiteurs et elles totalisent plus de 120 millions de visiteurs réguliers. C'est quand même considérable. Et comme Thoughtworks, Adevinta, c'était un acteur qui était très mal valorisé en Bourse. Et là, on est avec un gérant, General Atlantic, qui a su accompagner avec succès de nombreux acteurs dans le monde des places de marché digitales. Et c'est lui qui va savoir, on en est convaincu, va avoir la capacité à valoriser ces très beaux actifs. Alors peut-être avec des cessions stratégiques par blocs. Donc, là aussi on est sur un acteur que les gérants de Private Equity vont savoir beaucoup mieux valoriser que les marchés financiers.
Damien Hélène: Alors Claire, vois-tu d'autres points communs dans ces co-investissements que ceux que Louis avait déjà évoqués plus tôt ?
Claire Peyssard: Oui, alors il y a un autre point commun, c'est que, dans huit cas sur dix, le sponsor financier de la transaction,le gérant qui nous a offert le co-investissement, il contrôlait la société depuis plusieurs années. Donc, il connaissait déjà la société en profondeur avant qu'on co-investisse. Et ce qui est très intéressant, c'est que, l'un des principaux risques dans les opérations de LBO, ce sont les six premiers mois. Parce qu'en fait, c'est là où on peut effectivement découvrir des choses qu'on n'avait pas forcément vues pendant les due diligences. Et donc là, dans huit cas sur dix, on a éliminé ce risque.
Damien Hélène: Merci beaucoup Claire, c'est passionnant. Je te propose désormais d'aller encore plus loin : 2 CEO inspirants nous ont ouvert les portes de leurs bureaux. Jean-Mathieu Biseau, le PDG d'Opteven, l'un des leaders de la garantie panne mécanique auto en Europe. Opteven compte 1 000 salariés et a réalisé un chiffre d'affaires de 330 millions d'euros en 2024. Nous avons co-investi dans cette entreprise lyonnaise dans notre Millésime 2021. De son côté, Mike Capone est le PDG de Qlik, une plateforme complète de gestion des données. L'entreprise est valorisée 10 milliards de dollars et a réalisé un chiffre d'affaires de 1,5 milliards de dollars en 2024. Il s'agit d'un co-investissement réalisé dans notre Millésime 2024. Leur point commun ? Altaroc a co-investi dans leur entreprise et ils connaissent tous les deux une croissance remarquable. On les écoute.